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Constat d'insalubrité : définition et démarches à suivre

Le constat d'insalubrité est une procédure mise en place pour garantir la sécurité et la santé des occupants d'un logement. L'insalubrité peut être causée par divers facteurs tels que l'humidité, les moisissures, les risques d'incendie ou encore les problèmes liés à l'hygiène. Dans ces cas, les autorités compétentes peuvent intervenir pour constater l'insalubrité et prendre les mesures nécessaires pour y remédier. Les droits et obligations du locataire et du propriétaire sont alors encadrés pour garantir une solution rapide et efficace.

 

Qu'est-ce qu'un constat d'insalubrité ?


Le constat d'insalubrité est une procédure légale qui permet aux autorités de reconnaître et de prendre en compte les conditions insalubres des logements. Il peut être demandé par un locataire, un propriétaire ou le président du tribunal administratif local. Le constat décrit la nature exacte des problèmes liés à l'habitation et évalue si ces problèmes sont suffisamment graves pour justifier que le bailleur soit tenu responsable. Une fois qu'un constat d'insalubrité est effectué, il y aura généralement plusieurs mesures correctives nommées afin de remettre le bien immobilier en état satisfaisant, conforme au Code civil.

 

Notion de logement insalubre
 

Le logement insalubre peut être caractérisé par une humidité trop élevée, de la présence de nuisible comme les punaises de lit, les cafards, les rats, des sanitaires déplorables, des installations électriques dangereuses... 

Quels sont les critères légaux pour définir l'insalubrité d'un logement ? 

Pour faire un constat d'insalubrité, la loi du 13 avril 1850 a émis quelques critères essentiels : . 

  • Il faut que le logement se trouve dans les conditions à porter atteinte à la vie ou à la santé des habitants qui y vivent.
  • Il faut que l'insalubrité (manque de lumière, mauvaises odeurs, absence d'air.) soit inhérente au logement, c'est-à-dire dépendre du fait même du logement que la cause soit à l'extérieur ou à l'intérieur. 

Puis, il y a d'autres critères qui rentrent en jeu : 

  • L'aération des pièces et le taux d'humidité du logement
  • La propreté de l'habitation
  • La structure du logement
  • La superficie du logement...

 

Causes et conséquences d'un logement insalubre

Les causes d'un logement insalubre sont nombreuses. Le site ADIL les a récemment énumérés : 

  • Manque d'entretien de logement : L'absence de maintenance des bâtiments et des infrastructures peut conduire à une accumulation de déchets, à des fuites d'eau et à d'autres problèmes qui peuvent causer des conditions insalubres.
  • Surpeuplement dans le logement : Les habitations surpeuplées peuvent créer des conditions insalubres en raison de l'accumulation de déchets et de la propagation des maladies.
  • Infestation d'insectes et de rongeurs : Les insectes et les rongeurs peuvent propager des maladies et créer des conditions insalubres dans les bâtiments.
  • Manque d'assainissement : L'absence de systèmes d'assainissement adéquats peut conduire à l'accumulation d'eaux usées et à la propagation de maladies.
  • Pollution de l'air et de l'eau : La pollution de l'air et de l'eau peut avoir un impact négatif sur la santé et créer des conditions insalubres.
  • Manque d'infrastructures sanitaires : L'absence de toilettes, de lavabos et d'autres infrastructures sanitaires peut contribuer à la propagation de maladies.
  • Mauvaises pratiques d'hygiène : Les pratiques d'hygiène inadéquates, telles que le manque de lavage des mains et le stockage inapproprié des aliments, peuvent également causer des conditions insalubres.

L'insalubrité du logement a des conséquences importantes pour le bailleur : 

  • Obligation de réaliser des travaux : le bailleur peut être tenu de réaliser des travaux de rénovation pour éliminer les conditions insalubres. Dans certains cas, cela peut inclure des travaux coûteux, tels que l'enlèvement de l'amiante ou la réparation de fuites d'eau.
  • Perte de loyers : si le logement est jugé insalubre et doit être évacué, le bailleur peut perdre les loyers pendant la durée de l'évacuation et des travaux.
  • Risques de poursuites : le bailleur peut être poursuivi par les locataires pour avoir loué un logement insalubre et dangereux, ce qui peut entraîner des frais de justice et des dommages-intérêts.
  • Risques de sanctions administratives : le bailleur peut être sanctionné par les autorités administratives pour avoir loué un logement insalubre, ce qui peut entraîner des amendes et des ordres d'exécution.

 

 

 

Lorsque l'insalubrité du logement est attribuable au bailleur, cela peut engendrer des répercussions financières conséquentes. Dans le premier scénario, le préfet a la possibilité de prendre un arrêté "remédiable" qui somme le propriétaire de réaliser les travaux nécessaires pour rendre le logement habitable. Ce document précise également les délais impartis pour mener à bien ces travaux. Durant cette période, le bailleur est contraint de suspendre toute location de son bien immobilier. Dans d'autres cas, le préfet peut émettre un arrêté "irrévocable", qui stipule que le logement sera considéré comme inhabitable (même s'il a été rénové). Le propriétaire peut alors faire l'objet de lourdes sanctions, voire de poursuites pénales, et doit assurer le relogement des locataires.

Il est donc important pour les bailleurs de veiller à ce que leurs logements soient maintenus en bon état et qu'ils répondent aux normes sanitaires et de sécurité en vigueur.

 

Les droits et les obligations du locataire et du propriétaire en cas d'insalubrité.

En cas d'insalubrité d'un logement, le locataire et le propriétaire ont des droits et des obligations.

Aux termes de l'article 1719 à 1727 du code civil, les obligations du propriétaire sont de fournir un logement décent et conforme aux normes d'habitabilité. Cela comprend un logement salubre, exempt de risques pour la santé et répondant aux normes de sécurité. Le propriétaire doit ainsi s'assurer de la bonne isolation thermique et phonique, de l'absence de moisissures et d'humidité, de la qualité de l'eau potable, de l'absence de risques d'incendie et d'électrocution, etc. Il doit également procéder aux réparations nécessaires pour maintenir le logement en bon état.

Aux termes de l'article 1928 du code civil, le locataire a pour obligation de signaler rapidement tout problème d'insalubrité à son propriétaire ou à la mairie de sa commune. Il ne doit pas aggraver l'état du logement et doit en faire un usage paisible.

En cas d'insalubrité avérée, le locataire peut demander la suspension du paiement du loyer ou sa réduction, ainsi que la mise en place de mesures conservatoires pour garantir sa santé et sa sécurité.

Le propriétaire, quant à lui, doit engager des travaux pour remédier aux problèmes d'insalubrité et assurer la décence du logement. En cas de non-respect de ses obligations, le propriétaire peut faire l'objet de sanctions financières, voire pénales, et peut être obligé de reloger les locataires.

En somme, le locataire et le propriétaire ont des droits et des devoirs en cas d'insalubrité d'un logement. Le locataire doit signaler rapidement tout problème, tandis que le propriétaire doit assurer la décence du logement et procéder aux travaux nécessaires pour maintenir le logement en bon état.

 

Différents types de constats d'insalubrité

Il existe plusieurs types de constats d'insalubrité en fonction de leur nature et de leur finalité. Les principaux types sont :

 

Le constat d'insalubrité préfectoral 

C'est un document établi par un agent de l'Etat, habilité à cet effet, pour constater les défauts d'habitabilité d'un logement et ordonner les mesures nécessaires à prendre pour les corriger.

 

Le constat d'insalubrité judiciaire 

C'est un constat réalisé par un expert mandaté par le juge dans le cadre d'une procédure judiciaire. Il sert à établir un état des lieux des défauts d'habitabilité du logement et à fournir des éléments d'appréciation pour la décision du juge.

 

Le constat d'insalubrité locatif

C'est un constat établi par le locataire pour dénoncer les défauts d'habitabilité du logement loué au bailleur. Il peut servir de base à une action en justice ou à une médiation pour trouver une solution amiable.

 

Le constat d'insalubrité technique 

C'est un constat réalisé par un professionnel de la construction ou de l'habitat pour évaluer les défaillances techniques d'un logement et proposer des solutions techniques pour les corriger.

En fonction des situations, un ou plusieurs types de constats d'insalubrité peuvent être utilisés pour établir un état des lieux de la situation et engager les mesures nécessaires pour corriger les défauts d'habitabilité d'un logement.

 

Les démarches à suivre par le locataire

Le locataire se doit d'aviser la municipalité de sa localité sur l'état d'insalubrité de son lieu de résidence. Par la suite, l'Agence régionale de santé (ARS) sera dépêchée sur les lieux pour confirmer ou infirmer la véracité des faits.

Dans le cas où les faits seraient avérés, le dossier sera transmis au préfet qui sollicitera l'avis d'une commission départementale compétente en matière de santé et d'environnement. En se fondant sur le rapport final de cette commission, le préfet aura la possibilité de prendre un arrêté remédiable. Ainsi, si les travaux mentionnés dans l'arrêté sont accomplis, le logement pourra être de nouveau rendu habitable.

Cependant, si le rapport établi par la commission est défavorable, le préfet pourra alors émettre un arrêté irrévocable qui rendra le logement inhabitable même si des travaux de rénovation ont été réalisés.

 

Exemples concrets ou cas pratiques concernant le constat d'insalubrité

Un locataire signale des moisissures et des infiltrations d'eau dans son logement. La mairie de sa commune est avertie et l'ARS effectue un constat d'insalubrité. Si les faits sont confirmés, la procédure est transmise au préfet qui demande l'avis d'une commission départementale compétente en matière de santé et d'environnement. Selon le rapport final de la commission, le préfet peut émettre un arrêté remédiable ou irrévocable en fonction de la gravité de la situation.

Des voisins se plaignent d'une odeur nauséabonde provenant d'un immeuble. La mairie effectue un constat d'insalubrité et découvre un problème d'assainissement. Le préfet demande l'avis de la commission départementale compétente qui émet un rapport favorable et recommande des travaux pour régler le problème.

 

Un propriétaire souhaite vendre son bien immobilier mais découvre lors d'un diagnostic de performance énergétique des problèmes d'isolation et de ventilation. Il engage un professionnel pour effectuer un constat d'insalubrité technique et réaliser des travaux de rénovation avant de mettre son bien en vente.

En conclusion, le constat d'insalubrité permet de protéger la santé et la sécurité des occupants d'un logement. Les autorités compétentes ont mis en place des procédures pour permettre aux locataires et aux propriétaires de signaler les problèmes d'insalubrité et de prendre les mesures nécessaires pour y remédier. Il est important pour les propriétaires de maintenir leur logement en bon état et de veiller à ce qu'il soit conforme aux normes de sécurité et d'hygiène. De même, les locataires doivent signaler toute situation d'insalubrité à la mairie de leur commune afin que des actions correctives soient prises. En somme, le constat d'insalubrité est une mesure nécessaire pour garantir un logement sain et décent pour tous.

Besoin d'un constat d'insalubrité ? N'hésitez pas à nous contacter par mail : contact@myformality.com

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